La Lutte pour l'Indépendance de l'Écosse
La bataille de Bannockburn, les 23 et 24 juin 1314, fut l'une des confrontations les plus décisives des guerres d'indépendance écossaises. Elle opposa les forces de Robert Bruce, roi d'Écosse, à celles d'Édouard II d'Angleterre. Après l’échec des Anglais à mater l’Écosse sous le règne d’Édouard Ier, Robert Bruce mena une campagne de guérilla et reprit progressivement les châteaux sous domination anglaise. En 1313, le siège de Stirling, dirigé par Édouard Bruce, attira les forces anglaises, menant à la bataille de Bannockburn.
Les Forces en Présence
L’armée écossaise
- Effectifs: Environ 5 000 à 6 000 hommes.
- Principalement des piquiers regroupés en schiltrons (formations défensives circulaires).
- Une petite cavalerie.
- Une infanterie hétérogène composée de volontaires peu entraînés.
- Commandement : Robert Bruce, assisté de son frère Édouard Bruce.
L’armée anglaise
- Effectifs: Entre 16 000 et 20 000 hommes.
- 2 000 à 3 000 chevaliers lourds.
- Environ 10 000 archers gallois.
- Une grande force d’infanterie.
- Commandement : Édouard II d'Angleterre.
Déroulement de la Bataille
1. Première Journée : 23 Juin 1314
2. Deuxième Journée : 24 Juin 1314
La charge anglaise mal coordonnée :
- Édouard II ordonne une attaque massive dirigée par le comte de Gloucester. Cependant, cette charge s’écrase sur les piques des schiltrons écossais, causant des pertes importantes.
L'échec des archers anglais :
- Les archers gallois, pourtant redoutés, tirent de manière imprécise, causant des dégâts sur leurs propres troupes. Une charge de la cavalerie écossaise les disperse rapidement.
La contre-attaque écossaise :
- Profitant du chaos dans les rangs anglais, Robert Bruce lance une contre-attaque avec ses réserves. Les Anglais, incapables de manœuvrer sur le terrain difficile, subissent une défaite totale.
- Édouard II fuit le champ de bataille, poursuivi par les Écossais, et se réfugie à Dunbar.
Conséquences de la Bataille
1. Victoire stratégique pour l'Écosse
La victoire de Bannockburn fut un tournant décisif pour l’indépendance écossaise. Robert Bruce consolida sa position en tant que roi légitime d'Écosse et affirma son contrôle sur la majeure partie du territoire écossais.
2. Affaiblissement d'Édouard II
La défaite humiliante d'Édouard II affaiblit son autorité en Angleterre. Il fut critiqué par ses nobles, ce qui contribua à son éventuelle destitution en 1327.
3. Transformation des tactiques militaires
La victoire écossaise démontra l’efficacité des formations de piquiers contre la cavalerie lourde, annonçant une évolution majeure dans la stratégie militaire européenne. Cette leçon fut exploitée par les Flamands, les Suisses et les armées anglaises elles-mêmes dans leurs conflits ultérieurs.
Analyse : Les Clés de la Victoire Écossaise
La stratégie défensive de Robert Bruce :
- En choisissant un terrain difficile d'accès, Bruce neutralisa l’avantage numérique et technologique des Anglais.
Les erreurs anglaises :
- Les charges mal coordonnées et l'incapacité à exploiter pleinement les archers affaiblirent l'armée d'Édouard II.
Le moral des troupes écossaises :
- Le leadership inspirant de Bruce, notamment son duel avec Bohun, galvanisa ses troupes.
Sources et Références
- Barrow, G. W. S., Robert Bruce and the Community of the Realm of Scotland
- Prestwich, Michael, Edward I
- Traquair, Peter, Freedom’s Sword: A History of Scotland
- Morris, Marc, A Great and Terrible King: Edward I and the Forging of Britain
Auteur : Stéphane Jeanneteau, août 2014