La bataille de l'Étendard, qui s’est déroulée le 22 août 1138, s’inscrit dans le contexte troublé de l’Angleterre au XIIe siècle, alors en proie à une guerre civile connue sous le nom de l'Anarchie. Ce conflit opposait Étienne de Blois, roi d'Angleterre, et Mathilde l'Emperesse, prétendante au trône. Profitant de l’instabilité anglaise, David Ier d’Écosse, un allié de Mathilde, entreprit une série de campagnes pour revendiquer des terres dans le nord de l’Angleterre, notamment la Northumbrie.
L’armée écossaise, composée de forces hétérogènes incluant des Highlanders, des Gallois et des chevaliers normands, mena des raids destructeurs en Angleterre. Leurs pillages et exactions dans le Yorkshire renforcèrent la volonté des barons et clergés locaux de résister à cette invasion.
David Ier dirigeait une armée d’environ 16 000 hommes, bien que la majorité de ces troupes soient mal équipées et moins disciplinées que les forces anglaises. Son objectif principal était de consolider ses revendications territoriales en Northumbrie.
Les forces anglaises, dirigées par l’archevêque Thurstan d’York et Walter Espec, étaient constituées d’environ 10 000 hommes, un mélange de milices locales, de chevaliers et de mercenaires. L’archevêque joua un rôle clé dans la mobilisation, invoquant une cause sacrée pour unir les troupes autour de l’idée de défendre la chrétienté. Les Anglais portaient les bannières de Saint-Pierre de York, de Saint-Jean de Beverley et de Saint-Wilfrid de Ripon, d’où le nom de la bataille.
Robert de Bruce, un normand tenant des terres à la fois en Écosse et en Angleterre, fut envoyé comme émissaire par les Anglais pour persuader David Ier, son ancien allié, de renoncer à son invasion. Malgré leurs liens personnels, Bruce échoua à convaincre le roi écossais. Confronté à un dilemme moral, il rompit son serment de fidélité envers David et prit les armes contre lui aux côtés des Anglais.
La bataille se déroula près de Northallerton, dans le Yorkshire. Les Anglais adoptèrent une stratégie défensive en formant une ligne compacte autour d’un chariot central portant les bannières sacrées, symbole de ralliement et de moral élevé.
L’attaque écossaise
L’armée écossaise lança plusieurs assauts contre les lignes anglaises. Les Highlanders, en première ligne, subirent de lourdes pertes face aux tirs d’arbalètes et à la discipline des forces anglaises.
Les charges désorganisées
Le manque de coordination dans les rangs écossais affaiblit leurs attaques. La cavalerie normande au service de David fut incapable de percer les défenses anglaises, tandis que les fantassins se dispersèrent sous la pression.
La déroute écossaise
Après plusieurs heures de combat, l’armée écossaise fut mise en déroute. La supériorité tactique anglaise, combinée à l’inspiration religieuse de leurs troupes, assura leur victoire.
La défaite écossaise mit un terme aux ambitions de David Ier sur la Northumbrie. Deux ans après la bataille, le traité de Durham officialisa la paix entre les deux royaumes. David conserva néanmoins le contrôle de Carlisle et d’autres territoires du nord, mais la frontière anglo-écossaise fut stabilisée.
La bataille de l'Étendard symbolisa la défense de l’Angleterre chrétienne face à une invasion perçue comme une menace païenne, bien que les Écossais aient également combattu sous des bannières chrétiennes. Cet événement renforça l’influence du clergé dans les affaires militaires anglaises.