À la fin du XIIIᵉ siècle, la Flandre, région prospère et stratégique, était en révolte ouverte contre la couronne française. Sous le règne de Philippe IV le Bel, la guerre éclata entre le roi de France et le comte de Flandre, Gui de Dampierre, qui cherchait à affirmer son indépendance. Après la défaite humiliante des Français à la bataille de Courtrai en 1302, Philippe le Bel entreprit une vaste campagne pour restaurer son autorité dans la région.
En 1304, la guerre atteignit son apogée. Après la victoire navale française à Zierikzee (10-11 août 1304), Philippe IV lança une offensive terrestre contre les forces flamandes. Le conflit culmina à Mons-en-Pévèle, un village stratégique situé entre Lille et Orchies.
Avant la bataille, des négociations eurent lieu les 14, 15 et 16 août, mais elles échouèrent. Le 17 août, les deux camps se préparèrent pour un affrontement décisif. Les Flamands se retranchèrent sur une colline près de Mons-en-Pévèle, tandis que les Français se déployèrent dans la plaine.
La bataille se déroula sous une chaleur écrasante et dura toute la journée.
Les Premières Salves :
Les archers et les frondeurs flamands ouvrirent les hostilités, infligeant des pertes aux Français. Cependant, les machines de jet françaises causèrent également des dégâts importants dans les rangs flamands, malgré la destruction de plusieurs d’entre elles par les assauts ennemis.
La Charge de la Cavalerie Française :
La cavalerie française contourna les lignes flamandes et s’empara des provisions sur la colline, privant les Flamands de nourriture et d’eau. Cependant, les fantassins flamands résistèrent avec acharnement, soutenus par leur position défensive.
Les Assauts Flamands :
Deux attaques successives menées par Guillaume de Juliers et les milices brugeoises faillirent briser les lignes françaises. Lors du second assaut, les Flamands atteignirent Philippe IV lui-même, qui dut se battre en personne pour défendre sa vie. L’intervention de la cavalerie royale permit de repousser ces attaques, mais non sans pertes importantes.
La Retraite Flamande :
À la tombée de la nuit, épuisés et désorganisés, les Flamands abandonnèrent le champ de bataille et se replièrent vers Lille, laissant la victoire aux Français.
La victoire de Mons-en-Pévèle permit à Philippe IV de restaurer son prestige après la défaite de Courtrai. Elle marqua également un tournant dans la guerre de Flandre, consolidant la domination française dans la région.
La défaite affaiblit les insurgés flamands et ouvrit la voie à des négociations. Bien que les Flamands conservèrent une certaine autonomie, le traité d’Athis-sur-Orge (1305) leur imposa de lourdes conditions, dont le paiement d’amendes et la perte de la Flandre wallonne.
Philippe IV attribua sa victoire à l’intervention divine. En reconnaissance, il fit ériger une statue équestre en ex-voto dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, témoignant de l’importance symbolique de cette bataille pour la monarchie française.
Auteur : Stéphane Jeanneteau, août 2014
Sources et Références :