La bataille d'Anzen, survenue en 838, est l'un des événements les plus importants des guerres arabo-byzantines du IXe siècle. Elle marque une lourde défaite pour l'empereur Théophile face aux Abbassides dirigés par Al-Mu’tasim. Cette bataille, suivie du sac d’Amorium, a des répercussions profondes sur le prestige byzantin, la situation militaire, et le débat religieux autour de l’iconoclasme.
Les ambitions de Théophile
Théophile, monté sur le trône en 829, cherche à consolider son pouvoir par des campagnes militaires contre les Abbassides. En 837, il mène une offensive qui pille plusieurs cités, notamment Sozopetra, ville natale d’Al-Mu’tasim.
La réponse abbasside
En représailles, Al-Mu’tasim lance une expédition punitive en 838 :
La stratégie byzantine
Théophile mobilise une armée importante (25 000 à 40 000 hommes selon les sources) pour intercepter les forces d’Afchin avant leur jonction avec celles d’Al-Mu’tasim :
Le déroulement de la bataille
Théophile, isolé avec ses troupes d’élite et les Khurramites sur une colline, parvient à percer les lignes arabes et à se replier grâce à une averse qui neutralise les arcs ennemis.
Pillages et sac d’Amorium
Fragilisation de Théophile
L’impuissance des Abbassides
Malgré leur succès initial, les Abbassides ne parviennent pas à exploiter pleinement leur victoire :
Changements dans la stratégie byzantine
La bataille met en lumière les faiblesses de l’armée byzantine face aux archers montés :
Fin de l’iconoclasme
La défaite et le sac d’Amorium discréditent l’iconoclasme. Peu après la mort de Théophile en 842, son successeur rétablit la vénération des icônes, scellant la fin de cette controverse religieuse.
La bataille d’Anzen et le sac d’Amorium symbolisent l’un des revers les plus graves de Byzance au IXe siècle. Bien qu’elles n’entraînent pas de conséquences militaires durables, ces défaites affaiblissent temporairement la position impériale et accélèrent la chute de l’iconoclasme. Sur le plan stratégique, ces événements marquent également un tournant dans les relations entre Byzance et les Abbassides, ouvrant une période de relative stabilité.
Sources et Références :
Auteur : Stéphane Jeanneteau, février 2012.