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La bataille de Brunanburh (937) : Une étape décisive vers l’unité anglaise.

Contexte historique : l’Angleterre en quête d’unité

Après la victoire du roi anglais Æthelstan sur le roi viking d'York Gothfrith Uí Ímair en 927, l’Angleterre semblait en bonne voie pour l’unité sous la bannière du Wessex. Cette victoire consolida le contrôle anglais sur la Northumbrie et força plusieurs rois locaux, dont Constantin II d'Écosse et Owen de Strathclyde, à reconnaître la suprématie d’Æthelstan lors d’un accord à Eamont en Cumbria.

Cependant, cette paix fut de courte durée. En 934, Æthelstan envahit l’Écosse, accusant Constantin de violer l’accord. Bien qu’aucune bataille ne soit rapportée, l’invasion marqua une rupture durable, incitant Constantin à s’allier avec ses anciens ennemis, notamment Olaf Gothfrithson, roi viking de Dublin, et Owen de Strathclyde, pour renverser l’hégémonie anglaise.


La formation d’une coalition ennemie

En 937, une armée coalisée composée :

  • des Vikings de Dublin, dirigés par Olaf Gothfrithson,
  • des Écossais sous Constantin II,
  • et des Britons de Strathclyde sous Owen,

envahit l’Angleterre. Bien que les mouvements des troupes soient mal documentés, les forces coalisées pénétrèrent profondément dans les terres anglaises, menaçant la stabilité d’une Angleterre unifiée.

Æthelstan, accompagné de son frère Edmond, mobilisa une armée réunissant des contingents du Wessex et de la Mercie, et marcha à leur rencontre.


La bataille

Déroulement

  • La confrontation se déroula sur le champ de Brunanburh, bien que son emplacement exact reste incertain. Les candidats incluent Bromborough dans le Merseyside et d'autres lieux dans le Lancashire.
  • Selon la Chronique anglo-saxonne, Æthelstan prit l’initiative, lançant une offensive décisive.
  • Après une journée entière de combats acharnés, l’armée anglaise infligea une défaite écrasante à ses adversaires.

Pertes humaines

  • Les coalisés subirent des pertes massives, incluant cinq rois, sept comtes vikings et le fils de Constantin.
  • Du côté anglais, deux cousins d’Æthelstan, Ælfwine et Æthelwine, furent tués, témoignant de l’intensité du combat.

Fuite et débâcle

  • Olaf s’enfuit à Dublin avec les restes de son armée.
  • Constantin retourna en Écosse, défait et affaibli.
  • Owen de Strathclyde disparut des récits, laissant son sort incertain.

Conséquences

Une victoire décisive pour Æthelstan

La bataille de Brunanburh est souvent décrite comme un moment clé dans l’histoire anglaise :

  1. Consolidation de l’unité anglaise : Æthelstan réaffirma la domination anglaise sur toute l’île, établissant son autorité face aux Vikings et aux royaumes celtiques.
  2. Une victoire symbolique : Cette bataille est glorifiée dans la Chronique anglo-saxonne, marquant un jalon de la lutte pour l’unité anglaise.
  3. Impact durable : Bien que l’unité anglaise soit temporairement ébranlée après la mort d’Æthelstan en 939, elle sera finalement consolidée en 954 avec la chute du dernier roi viking de Northumbrie, Éric Hache-de-Sang.

Une victoire coûteuse

Cependant, certains historiens, comme Alex Woolf, considèrent cette victoire comme une victoire à la Pyrrhus. Bien qu’Æthelstan ait affirmé son autorité, il ne parvint pas à anéantir complètement les menaces vikings et écossaises. Après sa mort, Olaf récupéra temporairement la Northumbrie, prouvant la fragilité de l’unité anglaise.


Importance historique

La bataille de Brunanburh symbolise l’affirmation de l’Angleterre en tant que nation unifiée face à des coalitions étrangères. Elle est considérée par des historiens comme l’une des batailles les plus significatives de l’histoire des îles Britanniques.



Sources et références

  • Chronique anglo-saxonne.
  • Sarah Foot, Æthelstan: The First King of England.
  • Michael Wood, In Search of England.

Auteur : Stéphane Jeanneteau, décembre 2011.