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La bataille de Toulouse (721) : Une victoire décisive du duc Eudes contre les Omeyyades.

Contexte historique : Une menace croissante

Après avoir conquis l’Hispanie wisigothique en 711, les Omeyyades étendent leur domination vers le nord, franchissant les Pyrénées pour s’implanter dans le sud-ouest de la France. Le gouverneur Al-Samh ibn Malik al-Khawlani mène une campagne militaire ambitieuse en 719, s’emparant notamment de Narbonne, qu’il transforme en base pour de futures incursions.

Eudes de Gascogne, duc d’Aquitaine, est chargé de la défense des régions menacées. Cependant, ses forces aquitaines et basques ne suffisent pas à contrer la puissante armée sarrasine. Eudes lance alors un appel à l’aide auprès des autres territoires francs. Bien que Charles Martel et les Austrasiens soient engagés dans une guerre contre les Saxons, des renforts arrivent de Bourgogne et de Neustrie pour épauler le duc.


La bataille de Toulouse

Un siège prolongé

En 721, les troupes omeyyades assiègent Toulouse, la principale cité de l’Aquitaine. Bien que gravement menacée, la ville résiste suffisamment longtemps pour permettre au duc Eudes de rassembler ses forces. Renforcé par les contingents neustriens et bourguignons, il prépare une contre-attaque décisive.

Le déroulement de la bataille

Le 9 juin 721, Eudes lance son armée dans une attaque surprise contre les troupes sarrasines, concentrées autour de Toulouse. La cavalerie franque attaque de flanc, exploitant l’effet de surprise pour semer la confusion dans les rangs ennemis.

La bataille se transforme rapidement en déroute pour les Omeyyades. Poursuivis sur plusieurs kilomètres, les troupes musulmanes subissent de lourdes pertes. Le gouverneur Al-Samh ibn Malik al-Khawlani est tué au combat, un coup dur pour l’armée omeyyade.


Conséquences de la bataille

Un premier coup d’arrêt aux incursions omeyyades

La victoire d’Eudes à Toulouse constitue un moment décisif dans les efforts pour repousser les Omeyyades. Bien qu’elle n’élimine pas la menace sarrasine, elle met un coup d’arrêt à leur expansion immédiate.

Pour les chroniqueurs arabes, cette défaite est perçue comme plus marquante que celle de Poitiers (732). Elle est surnommée la chaussée des martyrs en raison du grand nombre de morts, étalés sur plusieurs lieues.

Un prélude à Poitiers

La victoire de Toulouse renforce la position d’Eudes, mais elle souligne également la nécessité d’une défense plus coordonnée contre les incursions musulmanes. Si Eudes parvient à contenir temporairement les Omeyyades, leur menace perdure jusqu’à la victoire décisive de Charles Martel à Poitiers en 732.

Une découverte historique

Des fouilles menées en 1874 sur le site de la bataille ont permis de retrouver les restes d’un cheval et d’un cavalier armé, confirmant l’existence de cet affrontement majeur.


Héritage de la bataille de Toulouse

La bataille de Toulouse est une victoire emblématique qui illustre le rôle crucial d’Eudes d’Aquitaine dans la défense du royaume franc contre les incursions omeyyades. Bien qu’elle soit souvent éclipsée par la bataille de Poitiers, elle reste un tournant dans la lutte pour contenir l’expansion musulmane en Europe.


Sources et Références

  • Ferdinand Lot, La Fin du Monde Antique et le Début du Moyen Âge.
  • Pierre Riché, Les Carolingiens : Une famille qui fit l’Europe.
  • René Grousset, L’Empire du Levant : Histoire de la Question d’Orient.
  • Fouilles archéologiques de 1874 sur le site de la bataille.

Auteur : Stéphane Jeanneteau, décembre 2011.