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Les Bogomiles : Une Hérésie Médiévale aux Enseignements Subversifs.

Les Bogomiles, groupe religieux hétérodoxe du Moyen Âge, ont profondément marqué l’histoire spirituelle et sociale de l’Europe orientale. Nés en Bulgarie sous le règne du tsar Pierre (927-968), les Bogomiles ont développé une vision dualiste du monde, tirée des doctrines antérieures des Pauliciens. Ce mouvement, à la fois religieux et politique, a joué un rôle majeur dans les Balkans avant de s’étendre vers l’ouest de l’Europe, laissant une empreinte durable à travers les hérésies du Catharisme et du Vaudaisme. Son histoire, marquée par la persécution et l’isolement, nous éclaire sur l’opposition entre le christianisme orthodoxe et les formes hétérodoxes de foi qui ont vu le jour en réaction à l'autorité de l'Église romaine et byzantine.

Origines et Doctrine des Bogomiles

Les Bogomiles, mouvement religieux hérétique du Moyen Âge, tirent leur nom du pope Bogomil, également connu sous le nom de Jérémie, un prédicateur bulgare dont les enseignements ont radicalement contesté l'orthodoxie chrétienne de son époque. Le terme "Bogomil" proviendrait de deux mots slaves : Bog (Dieu) et milotii (ayez pitié de nous), une expression de supplication divine, suggérant ainsi une quête de purification spirituelle. Cette dénomination témoigne d’une recherche intense de la vérité et de la rédemption dans un monde qu’ils considéraient corrompu par la matérialité et l’autorité religieuse établie.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le pope Bogomil ne fonde pas une religion totalement nouvelle, mais redéfinit une théologie dualiste existante, influencée par des doctrines antérieures, notamment celles des Pauliciens. Ceux-ci croyaient en un monde divisé entre deux principes opposés, le bien et le mal. Selon Bogomil, ces deux principes sont incarnés par deux divinités distinctes : un Dieu créateur et bienveillant, responsable de l’univers spirituel parfait, et un Dieu maléfique, Satan, qui aurait créé le monde matériel et ses imperfections. Cette vision binaire du monde soulignait l’idée d’un conflit cosmique constant entre ces deux forces, un conflit qui se reflétait dans la lutte entre le bien et le mal, la lumière et les ténèbres, la vie et la mort.

Les Bogomiles croyaient que la création de l’homme était l’œuvre de Satan, qui, selon leur doctrine, avait façonné Adam à partir de la terre. Toutefois, Satan, dénué du pouvoir divin nécessaire pour insuffler la vie, se tourna vers Dieu le Père, le suppliant d'envoyer son esprit pour animer cette première créature. Ce processus, selon eux, donna naissance à un être divisé, qui servait à la fois Dieu et Satan. Cette vision hérétique s’étendait aussi à la création d’Éve, générée de la même manière qu’Adam, et aux enfants issus de leur union : Caïn, qu’ils voyaient comme le fils de Satan, et Abel, fils d’Adam. Le récit de la Genèse, tel qu'il est compris par l’Église orthodoxe, est ainsi complètement renversé dans la doctrine bogomile. Pour eux, Satan, même après la chute d'Adam et d’Éve, demeurait le prince du monde et des créatures terrestres, tenant l’humanité dans un état de dépendance et d’ignorance spirituelle.

L’un des aspects les plus distinctifs de la pensée des Bogomiles était leur rejet des livres de Moïse et des Prophètes. Leur interprétation des Écritures était radicalement différente de celle des chrétiens orthodoxes. Selon eux, le Christ n’aurait pris un corps humain que par apparence, car tout ce qui est matériel était l’œuvre de Satan. En conséquence, la passion du Christ, sa crucifixion et sa résurrection étaient, selon leur perspective, illusoires, ne servant qu'à symboliser la victoire spirituelle sur les forces du mal. Le Christ, étant sans péché, aurait accompli cette victoire en enchaînant Satan après sa résurrection. De plus, les sacrements, étant associés au monde matériel, étaient jugés démoniaques et rejetés par les Bogomiles, qui considéraient la mort comme un moyen d’émancipation de l’âme, permettant à cette dernière de se libérer de l'emprisonnement du corps créé par Satan.

Cette vision profondément dualiste se trouve au cœur même de la théologie des Bogomiles, qui s’opposaient ainsi non seulement à l’autorité de l’Église mais aussi à la conception traditionnelle chrétienne de la création, du Christ et du salut. Leur interprétation des textes sacrés, leur vision de l’origine de l’humanité et leur rejet des sacrements étaient des éléments fondamentaux qui les plaçaient en dehors de la tradition chrétienne établie et qui en faisaient des hérétiques aux yeux de l’Église romaine et de l’Église byzantine.


Pratiques Religieuses et Vie Communautaire

Les Bogomiles se distinguaient de manière radicale par leur rejet des institutions religieuses traditionnelles, qu'ils jugeaient corrompues et responsables de la décadence morale et spirituelle du monde. Contrairement à la structure hiérarchique rigide de l'Église catholique et de l'Église byzantine, les Bogomiles se considéraient comme les véritables « chrétiens », se réclamant d’une pureté originelle du christianisme. Cette distinction les amenait à rejeter la hiérarchie cléricale et à organiser leur propre système communautaire.

Leur processus d’initiation était une étape décisive dans l’entrée dans la secte. Les nouveaux membres, exclusivement adultes, étaient soumis à un jeûne rigoureux avant de recevoir une marque spirituelle distinctive : l'imposition de l’Évangile de Saint-Jean sur leur front. Ce geste symbolisait leur entrée dans la communauté des « croyants » (credentes), un groupe qui, selon les règles bogomiles, devait maintenir une vie pure et spirituelle, loin des impuretés du monde matériel. Cette approche marquait aussi un rejet des sacrements de l’Église officielle, que les Bogomiles considéraient comme des rites dévoyés et inutiles.

À la tête de cette communauté se trouvaient les « chrétiens accomplis » ou « bons Bosniaques », des figures spirituelles qui jouaient un rôle de guides sans cependant exercer d’autorité absolue sur les autres membres. Ces dirigeants n’étaient pas des figures de pouvoir, mais des modèles de vie ascétique et de sagesse spirituelle. Ils vivaient dans un contexte de grande pauvreté, renonçant aux biens matériels et au luxe. Leur rôle était principalement de guider les autres dans la voie de la pureté et de l’ascèse, sans toutefois interférer dans la liberté individuelle des membres de la secte. Ce système de vie se voulait un retour à l’idéal chrétien primitif, débarrassé de toute forme de hiérarchie terrestre ou d’autorité ecclésiastique.

Les règles de vie des Bogomiles étaient strictes et marquées par une ascèse radicale. La consommation de viande, jugée comme une création du diable, était strictement interdite. De même, les produits laitiers, eux aussi perçus comme des dérivés du mal matériel, étaient proscrits. Les membres de la secte renonçaient à toute forme de luxe et de confort, optant pour une vie de simplicité absolue. La propriété individuelle était également rejetée, chaque membre étant tenu de vivre de manière collective, souvent dans des conditions de pauvreté volontaire. Ce choix de pauvreté était en parfaite harmonie avec leur vision dualiste du monde, dans laquelle l’accumulation de biens matériels était considérée comme un obstacle à la pureté spirituelle.

Concernant les pratiques familiales, les « croyants » étaient autorisés à se marier, mais ce n'était pas le cas pour les membres les plus « accomplis », qui prenaient un engagement de chasteté stricte. Ces derniers, considérés comme les plus purs spirituellement, s’abstenaient de tout contact physique et évitaient de fonder une famille. Ils croyaient que la chasteté permettait de maintenir l’âme dans un état de pureté face aux influences corruptrices de la matière et du monde terrestre. Ce modèle de vie ascétique et solidaire était conçu pour permettre à l'âme de se libérer du corps et de son lien avec Satan, comme l'enseignaient les principes fondamentaux de leur foi.

La prière et l’étude des Écritures occupaient une place centrale dans la vie des Bogomiles. Cependant, contrairement à l’Église traditionnelle, les sacrements et la liturgie étaient minimisés et remplacés par des prières simples et des méditations profondes sur les textes sacrés. Les Écritures utilisées étaient principalement des versions apocryphes de l’Ancien et du Nouveau Testament, des textes jugés plus purs et plus proches des enseignements originaux du Christ. Les prières collectives se faisaient dans des espaces simples, souvent en plein air, sans aucun ornement religieux ni représentation matérielle. Cette simplicité reflétait leur rejet des rituels et des objets religieux associés à la corruption de l’Église.

En somme, la vie communautaire des Bogomiles était un véritable retour à l’essentiel, dans un esprit de pauvreté, de pureté et de recherche spirituelle. Leur rejet de l'autorité cléricale, de l’Église institutionnalisée, et de la matérialité des sacrements, tout en vivant selon des principes d'ascèse stricte, en faisait un groupe radicalement opposé aux normes religieuses dominantes de l’époque. Leur mode de vie témoignait d’une profonde volonté de revenir à une forme de christianisme originel, dénuée des influences terrestres et des hiérarchies religieuses imposées par l'Église officielle.

Expansion et Influence à Travers l'Europe

Le mouvement des Bogomiles ne se limita pas à la Bulgarie, mais s'étendit rapidement au-delà de ses frontières, touchant de nombreuses régions de l'Europe de l'Est, des Balkans et même certaines parties de l'Occident médiéval. Leurs idées subversives, fondées sur une vision dualiste du monde et un rejet radical de l'autorité ecclésiastique, trouvèrent un écho favorable dans des sociétés marquées par des inégalités profondes et une hiérarchie cléricale oppressante. En Serbie et en Bosnie, le mouvement gagna en influence, et des branches spécifiques des Bogomiles, telles que l’Église Patarine, virent le jour, offrant une forme de résistance spirituelle et sociale face à l’Église officielle.

Les Bogomiles parvinrent à pénétrer en Italie du Nord, puis dans le sud de la France, où leurs doctrines eurent un impact notable, en particulier sur les Cathares et les Vaudois. Ces mouvements hérétiques, bien que distincts, partagèrent avec les Bogomiles des convictions similaires sur la nature du mal, la pureté spirituelle et l’opposition à l’Église romaine. Les Cathares, qui prospérèrent dans le Languedoc au XIIe et XIIIe siècles, adoptèrent de nombreux aspects de la théologie bogomile, notamment l’idée d’un monde divisé entre deux forces opposées, et le rejet des sacrements et des structures ecclésiastiques. Les Vaudois, également influencés par les Bogomiles, s’opposaient à l’autorité papale et prônaient une vie simple, proche des idéaux des premiers chrétiens.

En dépit de l’opposition féroce de l’Église catholique et des persécutions violentes, les Bogomiles parvinrent à maintenir une certaine unité au sein de leur communauté. Cependant, cette unité était souvent précaire, car leur foi était perçue comme une menace à l’ordre social et religieux établi. Dans les régions où les Bogomiles étaient présents, leur vie se déroulait souvent dans l’ombre, les communautés se cachant ou pratiquant leur foi en secret pour éviter la répression. Ces persécutions n’empêchèrent pas les Bogomiles de maintenir leur pratique religieuse et leurs idéaux jusqu’à la fin du Moyen Âge, bien que leur influence fût progressivement réduite par les vagues successives de répressions inquisitoriales et par les guerres religieuses.

L'influence des Bogomiles dans les Balkans se prolongea jusque dans la période de la domination ottomane, ce qui témoigne de la résilience de leur mouvement malgré les persécutions constantes. Avec l’arrivée des Ottomans au XIVe et XVe siècle, de nombreux Bogomiles, dans leur quête de résistance à l’autorité catholique et orthodoxe, se convertirent à l’islam. Ce changement de religion était perçu par certains comme une forme de résistance pragmatique face à l’oppression de l’Église romaine et des autorités ecclésiastiques locales, qu’ils considéraient comme corruptrices et tyranniques. En Bosnie, certains de leurs descendants, devenus musulmans, continuèrent à revendiquer un héritage bogomile, et on considère souvent les Bosniaques musulmans comme les derniers vestiges de ce mouvement hérétique.

L’un des aspects les plus remarquables de l’expansion des Bogomiles est leur opposition non seulement à l’autorité religieuse, mais également aux structures de pouvoir séculier. Le mouvement critiquait ouvertement les classes dirigeantes, tant ecclésiastiques que royales, et leur foi était perçue comme une contestation du pouvoir en place. Cette révolte spirituelle contre les autorités en place, qu'elles soient civiles ou religieuses, les rendait particulièrement populaires auprès des populations rurales opprimées, notamment en Bosnie. Là, l’Église Patarine, branche réformiste des Bogomiles, bénéficiait d’une certaine liberté et trouva un terreau favorable parmi les paysans et les classes inférieures, qui vivaient dans des conditions de grande misère et voyaient en ces enseignements une forme de libération spirituelle et sociale.

Dans les sociétés médiévales des Balkans et d’Italie, les idées bogomiles résonnaient particulièrement dans les milieux mécontents, que ce soit par opposition aux seigneurs féodaux, aux prélats ou à la monarchie. Leur rejet des pouvoirs institués, qu’ils soient religieux ou politiques, leur attira l’hostilité des autorités. En conséquence, les Bogomiles furent régulièrement persécutés et qualifiés d’hérétiques par les autorités ecclésiastiques et séculières, qui cherchaient à éradiquer cette menace pour l’ordre établi. Malgré ces persécutions, l’influence du mouvement restait significative, car elle touchait des questions sociales profondes et proposait une alternative aux hiérarchies rigides de l’époque.

L’expansion du mouvement bogomile, bien qu’entravée par la répression, a donc marqué un tournant dans l’histoire spirituelle et sociale de l’Europe médiévale. En se propageant à travers les Balkans, l’Italie et la France, les Bogomiles ont non seulement défié l’autorité ecclésiastique, mais ont également apporté un vent de révolte contre l’ordre politique et social dominant, influençant des mouvements comme les Cathares et les Vaudois, et contribuant à l’émergence de nouvelles formes de contestation religieuse. Leur résistance, qu’elle fût religieuse, politique ou sociale, a laissé un héritage durable dans les cultures des pays où ils ont prospéré, et leur impact peut encore être discerné dans l’histoire des mouvements protestants et réformistes qui suivirent.

Les Bogomiles et la Gnose Médiévale

L’influence des Bogomiles sur les mouvements gnostiques médiévaux est incontestable, tant leur vision dualiste et leur rejet des dogmes établis ont trouvé un écho dans des courants dissidents à travers l’Europe médiévale. Leurs idées ont non seulement contesté l'autorité de l'Église romaine, mais elles ont également inspiré une forme de retour aux racines du christianisme, dépouillé des institutions et des rites matériels qui, selon eux, défiguraient le message originel du Christ.

Une Vision Dualiste Partagée avec la Gnose

Les Bogomiles, à travers leur vision du monde divisée entre deux principes opposés — le bien, incarné par Dieu, et le mal, incarné par Satan — se sont inscrits dans une tradition de pensée gnostique. Dans cette tradition, le monde matériel est souvent perçu comme une prison ou une création défectueuse du mal, et la véritable lumière spirituelle réside dans un domaine immatériel, souvent en dehors des influences terrestres et des institutions humaines. Cette conception dualiste de l'univers, selon laquelle le monde visible est dominé par des forces malveillantes, résonne profondément avec les courants gnostiques qui, tout au long du Moyen Âge, ont cherché à rétablir une forme de christianisme originel, purement spirituel et exempt de la corruption matérielle.

En rejetant l’autorité et les dogmes de l’Église romaine, qui incarnaient pour eux la domination du mal dans le monde matériel, les Bogomiles ont renforcé cette quête de purification spirituelle, en appelant à un retour à un christianisme primitif. Ils ont ainsi participé à une forme de résistance religieuse, prônant une vie dépouillée, sans les sacrements matériels, qui étaient considérés comme des instruments de domination et de souillure par les forces maléfiques. Le rejet des rites traditionnels, et notamment des sacrements tels que l’eucharistie et le baptême, trouve un parallèle direct dans la pensée gnostique qui privilégiait la connaissance spirituelle directe (gnose) et l’expérience personnelle de Dieu plutôt que les pratiques cultuelles imposées par les institutions religieuses.

Les Cathares et les Vaudois : Héritiers Spirituels des Bogomiles

L'influence des Bogomiles sur les mouvements hérétiques du Moyen Âge, comme les Cathares en France et les Vaudois en Italie, est un élément clé pour comprendre l'impact durable de leur théologie. Les Cathares, qui se sont développés principalement dans le sud de la France au XIIe et XIIIe siècles, ont adopté plusieurs des principes fondamentaux des Bogomiles, notamment l'idée d'un monde dualiste opposant le bien et le mal, et l’idée que le monde matériel était l'œuvre de forces malveillantes. Ils rejetaient également les structures hiérarchiques de l’Église, favorisant une vie ascétique et l’adoption de pratiques spirituelles plus simples, en adéquation avec une vision gnostique du christianisme.

Les Vaudois, eux aussi influencés par les Bogomiles, se sont rebellés contre l’autorité papale et ont prôné un retour aux enseignements primitifs du Christ, notamment à travers la lecture et l’interprétation personnelle des Écritures. Ils ont rejeté la hiérarchie ecclésiastique, ainsi que le luxe et la corruption du clergé, en suivant une voie de pauvreté et d'humilité. Comme les Bogomiles, ils ont également été persécutés par l’Église catholique, qui voyait en eux une menace à son autorité.

Un Courant de Contestation Religieuse Plus Large

Les idées des Bogomiles, en s'opposant à l'autorité de l'Église et en rejetant la matérialité des sacrements, se sont inscrites dans un mouvement de contestation religieuse plus large qui a traversé l’Europe médiévale. Ce mouvement, porté par des courants comme le Catharisme et le Vaudaisme, a vu l’émergence de nombreux groupes hérétiques qui partageaient avec les Bogomiles une vision du christianisme plus spirituelle, rejetant les éléments matériels et hiérarchiques de l’Église.

Ce rejet de l’Église institutionnelle et de ses rites est le fondement de nombreux mouvements gnostiques et mystiques, qui ont cherché à retrouver une forme pure de spiritualité, débarrassée des structures sociales et politiques imposées. Bien que ces groupes aient été persécutés et presque éradiqués par les inquisitions et les croisades, leur influence s’est étendue bien au-delà de leur époque, alimentant des réflexions et des révoltes spirituelles qui se sont manifestées au cours des siècles suivants, jusqu’à la Réforme protestante.

Conclusion

L’influence des Bogomiles sur les mouvements gnostiques médiévaux est indéniable, en particulier à travers leur rejet des dogmes de l’Église et leur vision dualiste du monde. En prônant un christianisme dépouillé des institutions et des rites matériels, ils ont inspiré des groupes comme les Cathares et les Vaudois, qui ont poursuivi une quête similaire de pureté spirituelle. Leur héritage, bien qu’effacé par la répression inquisitoriale, a laissé une empreinte durable dans les courants religieux dissidents, marquant l’histoire du christianisme médiéval et de ses contestations.


Les Bogomiles ont joué un rôle central dans l'histoire religieuse et sociale des Balkans et au-delà. Leur mouvement, fondé sur une vision radicale du christianisme et un rejet des autorités ecclésiastiques et séculaires, a suscité de nombreuses persécutions mais a également influencé plusieurs courants spirituels médiévaux, allant des Cathares aux Vaudois. Bien que leur influence directe se soit dissipée avec l'invasion ottomane et les répressions inquisitoriales, l'héritage des Bogomiles demeure un exemple fascinant de résistance religieuse face à l'autorité.


Sources et Références :

  • Jean Benoît, Histoire des Albigeois et des Vaudois, Paris, 1691.
  • Michel Psellos, Traité sur l'action des démons.
  • Euthyme de Péribletes, Essais sur la propagation des Bogomiles.

Auteur : Stéphane Jeanneteau, octobre 2013.