La bataille de Chrysopolis constitue l’affrontement décisif entre Constantin Ier et Licinius, marquant la fin d’une lutte acharnée pour la domination absolue de l’Empire romain. En remportant cette victoire, Constantin devient l’unique empereur, mettant un terme définitif à la période de la Tétrarchie instaurée par Dioclétien.
Depuis la mort de Galère en 311, les relations entre Constantin et Licinius sont marquées par une rivalité croissante. Bien qu’ils aient collaboré temporairement pour vaincre Maximin Daïa, leurs ambitions respectives pour un contrôle total de l’Empire mènent à des affrontements militaires, notamment à Andrinople et dans l’Hellespont, où Licinius subit des défaites importantes.
Après la défaite navale de Licinius à l’Hellespont, remportée par Crispus, fils de Constantin, Licinius évacue Byzance et regroupe ses forces à Chalcédoine, sur la rive asiatique du Bosphore. Il cherche à renforcer son armée en intégrant les troupes de Martinien, son coempereur récemment nommé, et des auxiliaires wisigoths. Cependant, Constantin, après avoir traversé le Bosphore, prend l’initiative de l’affrontement final.
Licinius, ayant survécu à la bataille, parvient à se replier avec environ 30 000 hommes vers Nicomédie, mais sa position devient de plus en plus précaire face à la pression constante de Constantin.
Avec la défaite de Licinius, Constantin devient le maître unique de l’Empire romain, une position qu’aucun empereur n’avait occupée depuis Dioclétien. Cette victoire marque la fin de la division de l’Empire en entités concurrentes.
Le choix de Byzance (Constantinople) comme nouvelle capitale impériale, annoncé peu après la bataille, souligne l’importance stratégique et symbolique de l’Orient pour Constantin. Cette décision marque un tournant dans l’histoire de l’Empire, faisant de Constantinople un centre politique, religieux et culturel.
La victoire à Chrysopolis permet à Constantin d’instaurer un pouvoir impérial centralisé et absolu. Cette consolidation marque la fin définitive du système de la Tétrarchie et prépare la transition vers un empire chrétien unifié.
Chrysopolis illustre la détermination de Constantin à consolider son autorité par tous les moyens. Bien que les pertes humaines soient importantes, la bataille est un exemple de l’efficacité des stratégies directes lorsque le moral des troupes est élevé.
L’affrontement revêt également une dimension religieuse, symbolisant le triomphe du christianisme sur les cultes païens traditionnels. Cette interprétation, largement diffusée par Constantin, contribue à légitimer son règne auprès de la population chrétienne croissante de l’Empire.
Aiuteur : Stéphane Jeanneteau
Mars 2011