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La bataille de Munda - 45 av. J.-C.

La bataille de Munda constitue l’affrontement final entre Jules César et les derniers partisans de Pompée durant la guerre civile romaine. Après les victoires de César à Pharsale (48 av. J.-C.) et Thapsus (46 av. J.-C.), les forces pompéiennes, dirigées par Gnæus et Sextus Pompeius ainsi que Titus Labienus, se regroupent en Hispanie ultérieure. Avec treize légions, une cavalerie et de nombreux alliés locaux, les Optimates contrôlent des bastions clés comme Cordoue et Munda.

César, alerté par la situation critique en Espagne, quitte Rome avec ses légions vétéranes (notamment la Xe Equestris et la Ve Alaudæ) et plusieurs légions de recrues. Après un trajet rapide de plus de 2 400 km, il prend le commandement des opérations sur place.


Déroulement de la bataille

Préparatifs

Le 17 mars 45 av. J.-C., les deux armées se rencontrent sur les plaines de Munda. Les troupes pompéiennes, numériquement supérieures avec 13 légions et environ 6 000 cavaliers, s’installent sur une colline stratégique. César, avec 8 légions et 8 000 cavaliers, se positionne en contrebas, contraint à une attaque frontale pour engager le combat.

Affrontement

  1. Tactiques initiales
    César tente un mouvement pour inciter les pompéiens à quitter leur position avantageuse, mais ils restent en hauteur. Il ordonne alors une attaque frontale au cri de guerre dédié à Vénus, sa prétendue ancêtre. Les combats, acharnés et prolongés, ne donnent initialement l’avantage à aucun camp.

  2. Intervention personnelle de César
    César prend le commandement direct de la Xe Equestris sur l’aile droite, galvanisant ses troupes. La légion commence à repousser les lignes pompéiennes, obligeant Gnæus Pompeius à déplacer une légion pour renforcer son aile affaiblie.

  3. Effondrement des pompéiens
    Profitant de ce réajustement, la cavalerie de César, renforcée par les Maurétaniens de Bogud, attaque les flancs et l’arrière des troupes pompéiennes. Une confusion éclate lorsque les soldats de Pompée pensent que leur cavalerie s’enfuit, ce qui provoque la panique et la déroute générale. Les forces pompéiennes subissent un massacre lors de leur retraite.


Conséquences

Pertes et reddition

  • Pertes pompéiennes : environ 30 000 morts, dont Titus Labienus. Les treize étendards des légions sont capturés.
  • Pertes césariennes : environ 1 000 tués et 500 blessés.
    Munda, dernier bastion des pompéiens, résiste brièvement avant de capituler. Gnæus Pompeius est capturé et exécuté, tandis que Sextus Pompeius parvient à s’échapper.

Fin de la résistance républicaine

La défaite de Munda marque la fin de l’opposition militaire contre César. Les partisans de la République n’ont plus les ressources ni les forces nécessaires pour contester son pouvoir.

César, dictateur à vie

Après la victoire, César retourne à Rome où il est proclamé dictateur à vie. Cependant, son règne est de courte durée : il est assassiné en 44 av. J.-C., laissant place à de nouvelles guerres civiles qui mèneront à la fondation de l’Empire romain sous Auguste.


Sources

  1. Jules César, Commentaires sur la Guerre civile.
  2. Plutarque, Vie de César.
  3. Appien, Histoire romaine.


Auteur : Stéphane Jeanneteau

Mars 2011