Après la défaite de Pompée à Pharsale, en 48 av. J.-C., le prestige de ce dernier, autrefois maître incontesté des provinces orientales de Rome, s’effondre. Profitant de la confusion qui suit cette défaite, Pharnace II, roi du Bosphore et fils de Mithridate VI, voit une opportunité de restaurer le royaume de son père. Il lance une campagne d’expansion visant à reprendre les territoires perdus par son père en 64 av. J.-C., après la victoire romaine dans la troisième guerre mithridatique.
Pharnace commence par envahir la Colchide avant de progresser dans le Pont et la Cappadoce, régions sous domination romaine. Une première armée romaine, dirigée par Cnaeus Domitius Calvinus et soutenue par des alliés locaux comme les Galates et Ariobarzane III, est sévèrement battue à Nicopolis. Pharnace continue sa campagne et prend la ville d’Amisos, où il ordonne un massacre, terrorisant la région.
Pendant ce temps, César est en Égypte, engagé dans une série de batailles pour asseoir son contrôle sur la région après la mort de Pompée. Informé de l’avancée de Pharnace, César retourne rapidement vers l’Asie Mineure pour reprendre la situation en main.
César arrive à Zéla (aujourd’hui Zile, en Turquie) en juin 47 av. J.-C., avec une armée composée de ses vétérans aguerris. Le terrain, vallonné et difficile, est propice à des embuscades, mais César, toujours audacieux, choisit d’engager rapidement Pharnace. L’armée de ce dernier, bien que moins disciplinée, comprend des unités exotiques et redoutables, notamment des chars à faux, qui avaient marqué les guerres mithridatiques.
Selon Dion Cassius, la bataille commence par une charge désordonnée de la cavalerie et des chars à faux de Pharnace, semant une certaine confusion parmi les troupes romaines. Cependant, les vétérans de César, lourdement armés et bien entraînés, résistent à cette attaque initiale. La discipline et la supériorité tactique romaines prennent rapidement le dessus.
César lance une contre-offensive coordonnée et décisive, exploitant les failles dans les lignes ennemies. Les forces de Pharnace sont submergées et incapables de maintenir leur cohésion face à l'assaut romain. La bataille se termine par une victoire écrasante des Romains.
Défaite de Pharnace II
Pharnace est vaincu et contraint de fuir. Cette défaite met fin à ses ambitions de restaurer l’empire de son père. Peu après, il est trahi et tué par l’un de ses propres officiers.
Restauration de l’ordre en Asie Mineure
César rétablit rapidement la domination romaine sur le Pont, la Cappadoce, et les autres territoires contestés. Il récompense ses alliés locaux, consolidant leur loyauté envers Rome.
"Veni, Vidi, Vici"
César immortalise cette campagne éclair par la célèbre phrase Veni, Vidi, Vici (« Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu »). Elle illustre la rapidité et l’efficacité de son intervention, qui, bien que brève, a des conséquences majeures pour la stabilité romaine en Orient.
Auteur : Stéphane Jeanneteau
Mars 2011