En -189 av. J.-C., Rome vient de triompher des Séleucides lors de la bataille de Magnésie et de conclure un accord de paix à Apamée. Alors que l’armée romaine est encore stationnée en Asie Mineure, sous le commandement de Gnaeus Manlius Vulso, le consul nouvellement nommé, des tensions émergent avec les tribus galates de Galatie, une région au centre de l’Anatolie. Ces tribus celtiques, installées depuis près d’un siècle à la suite de la « Grande expédition », sont réputées pour leur richesse accumulée grâce au pillage et aux tributs imposés à leurs voisins.
Vulso accuse les Galates d’avoir soutenu les Séleucides en leur fournissant des approvisionnements durant la guerre antiochique. Bien que cette accusation soit probablement exagérée, elle sert de justification officielle pour déclencher une campagne militaire. Toutefois, Vulso entreprend cette guerre sans l’approbation du Sénat romain, un acte sans précédent qui établit un dangereux précédent pour l’avenir.
Avant de marcher contre les Galates, Vulso assure la coopération de Pergame, un allié fidèle de Rome. Eumène II, roi de Pergame, voit dans cette campagne une opportunité de renforcer son contrôle régional et de réduire l’influence des tribus galates, qui menacent régulièrement ses frontières.
Les Galates, après leurs défaites successives, sont contraints de reconnaître la suprématie de Rome et de Pergame. Ils s’engagent à ne plus perturber leurs voisins et acceptent des conditions économiques favorables à leurs vainqueurs.
À son retour à Rome, Vulso est accusé d’avoir agi sans autorisation, mettant en danger les accords de paix avec les Séleucides. Cependant, il justifie sa campagne en évoquant les richesses rapportées et le renforcement de l’autorité romaine en Asie Mineure. Le Sénat, influencé par ces arguments, lui accorde finalement un triomphe.
La guerre galatienne établit un précédent inquiétant : un général romain déclenchant une guerre sans l’aval du Sénat ou du peuple. Ce cas isolé deviendra une référence pour de futurs généraux ambitieux, notamment à la fin de la République.
Bien que Rome ne cherche pas à annexer la Galatie, cette campagne consolide sa position en Asie Mineure. Les alliés locaux, comme Pergame, en sortent renforcés, ce qui profite indirectement aux ambitions hégémoniques de Rome.
Polybe, Histoires (Livres XXI-XXII)
Tite-Live, Histoire romaine (Livre XXXVIII)
Will, Édouard, Histoire politique du monde hellénistique (Tome II)
Gruen, Erich S., The Hellenistic World and the Coming of Rome
Grainger, John D., The Roman War of Antiochos the Great
Auteur : Stéphane Jeanneteau
Février 2011