Après la défaite de Vercingétorix à Alésia en 52 av. J.-C., la résistance gauloise semble brisée, mais des foyers de révolte subsistent. En 51 av. J.-C., Lucterios, chef des Cadurques, et Drappès, chef des Sénons, s’établissent dans l’oppidum d’Uxellodunum, situé sur une colline naturellement fortifiée par une rivière et des reliefs escarpés. Ce site stratégique, situé dans le territoire des Cadurques (actuelle région de Cahors), est perçu comme une forteresse imprenable.
L’objectif des rebelles est de raviver la flamme de la révolte gauloise et de défier à nouveau la domination romaine. Cependant, l’arrivée des légats romains Caninius Rebilus et Gaius Fabius dans la région met rapidement leurs plans en péril.
Avec seulement deux légions initialement, Caninius Rebilus divise ses forces en trois camps autour de l’oppidum pour bloquer toute tentative de sortie. Cependant, les fortifications naturelles d’Uxellodunum rendent impossible un encerclement complet ou un assaut direct, comme cela avait été fait à Alésia.
Conscients de l’importance des provisions, Lucterios et Drappès organisent une sortie nocturne pour collecter de la nourriture. Cette décision s’avère désastreuse :
Gaius Fabius arrive avec deux légions supplémentaires, portant les forces romaines à quatre légions et demi. Cela permet de resserrer l’étau autour de l’oppidum.
Informé de la situation, Jules César rejoint Uxellodunum avec sa cavalerie. Estimant que la nourriture dans l’oppidum est suffisante pour une longue résistance, il cible l’approvisionnement en eau :
Les Gaulois, tentant de détruire la tour de siège, sont distraits par une attaque de diversion romaine. Les sapeurs romains atteignent la source et la bloquent, privant l’oppidum de toute eau potable. Cette privation force les Gaulois à se rendre.
Pour dissuader toute future rébellion, César applique une punition sévère mais non mortelle :
Le siège d’Uxellodunum marque la fin des grandes révoltes en Gaule. César considère que la pacification de la région est achevée, ce qui lui permet de se concentrer sur ses ambitions politiques à Rome.
Le siège d’Uxellodunum illustre l’ingéniosité de César et la capacité d’adaptation des Romains face à un adversaire retranché. La stratégie de priver l’ennemi de ressources essentielles, comme l’eau, plutôt que de tenter un assaut direct, montre une approche méthodique et pragmatique.
La punition infligée aux Gaulois établit un précédent de répression exemplaire. En mutilant plutôt qu’en exterminant les rebelles, César renforce la peur de la puissance romaine tout en montrant une certaine clémence.
Auteur : Stéphane Jeanneteau
Mars 2011