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Les batailles de Ruspina et Thapsus -46 av. J.-C.

Après la victoire de César à Pharsale en 48 av. J.-C. et la mort de Pompée en Égypte, les derniers partisans des Optimates se regroupent en Afrique sous la direction de Metellus Scipion et Caton d'Utique. Ils reçoivent le soutien de Juba Ier, roi de Numidie, et de Titus Labienus, ancien lieutenant de César ayant rejoint leurs rangs. César, poursuivant sa campagne pour écraser les forces pompéiennes, débarque à Ruspina en décembre 47 av. J.-C. avec une armée réduite de 6 légions et 2 000 cavaliers.


La bataille de Ruspina

Déroulement

Face à l'armée de Labienus, composée de cavaliers et d'archers légers numides, César adopte une formation défensive. Ses légions, bien que expérimentées, sont encerclées par les tactiques de harcèlement des Numides. Labienus utilise sa cavalerie pour attaquer et se replier, espérant désorganiser les lignes romaines. César, conscient du danger, interdit à ses soldats de poursuivre les cavaliers ennemis pour éviter la désorganisation.

Lorsque les forces de Labienus tentent un enveloppement total, César modifie la configuration de son armée en formant un cercle défensif. Il ordonne des charges successives de ses cohortes pour briser l'encerclement, ce qui réussit à repousser l'ennemi avant l'arrivée de renforts numides. César parvient finalement à s'emparer des hauteurs environnantes, mettant fin à la bataille. Bien qu’il subisse des pertes importantes, César conserve la discipline de ses troupes et parvient à sécuriser sa position.


La bataille de Thapsus

Préparatifs

Au printemps 46 av. J.-C., César se dirige vers Thapsus, une place stratégique tenue par les forces de Metellus Scipion. Ces dernières, renforcées par des contingents de Juba Ier, comptent environ 80 000 hommes, une puissante cavalerie et 60 éléphants de guerre. Les forces de César, plus réduites, attendent des renforts venus de Sicile avant d’assiéger la ville.

Les Optimates, ne pouvant risquer de perdre Thapsus, se rangent en ordre de bataille pour affronter César. Scipion positionne ses éléphants sur les ailes pour renforcer sa cavalerie, espérant écraser les flancs de l’armée césarienne.


La bataille

César divise ses troupes selon sa tactique habituelle, avec lui-même commandant l’aile droite. Pour contrer la menace des éléphants, il renforce ses flancs avec cinq cohortes d’élite. Lorsque les trompettes romaines retentissent, les éléphants, effrayés, piétinent les lignes de Scipion, causant une désorganisation majeure. La cavalerie de César, soutenue par ses cohortes, exploite cette confusion pour percer les lignes adverses et attaquer à revers.

Au centre, les légions de César, bien disciplinées, avancent contre les forces de Scipion. La Ve légion, confrontée à l’attaque directe des éléphants, se défend avec un tel courage qu’elle adoptera par la suite un éléphant comme symbole. La bataille tourne rapidement en faveur de César. Les Optimates, acculés et désorganisés, subissent de lourdes pertes.


Conséquences

  1. Victoire décisive pour César
    La bataille marque la fin de la résistance organisée des Optimates en Afrique. César capture Thapsus peu après la bataille.

  2. Mort de Caton
    À Utique, Caton d’Utique, refusant de se rendre, se suicide. Cet acte symbolise la fin de la lutte idéologique menée par les partisans de la République sénatoriale contre César.

  3. Suite des campagnes
    Malgré cette victoire, la guerre civile n’est pas encore terminée. Titus Labienus et les fils de Pompée s’échappent en Hispanie, où ils organiseront une dernière résistance, qui sera écrasée à la bataille de Munda en 45 av. J.-C.

  4. Effondrement des alliés numides
    Le roi Juba Ier, voyant sa cause perdue, abandonne ses alliés. Son royaume devient une province romaine, marquant l’expansion de l’influence de César en Afrique du Nord.


Sources

  1. Jules César, Commentaires sur la Guerre d’Afrique.
  2. Plutarque, Vie de César.
  3. Appien, Histoire Romaine.

Auteur : Stéphane Jeanneteau

Mars 2011