3 min lu
Constantin le Grand : L'empereur transformateur de l'Empire romain.

Flavius Valerius Constantinus, connu sous le nom de Constantin le Grand (306-337 apr. J.-C.), fut l'une des figures les plus marquantes de l'histoire de l'Empire romain. Son règne marqua une transition majeure, tant sur le plan religieux que politique, qui redessina les contours de l'Empire romain pour les siècles à venir.


Les débuts de Constantin

Né en février 285 dans une famille modeste mais politiquement ambitieuse, Constantin était le fils de Constance Chlore, l’un des co-empereurs sous la tétrarchie instaurée par Dioclétien. Sa mère, Hélène, d’origine modeste, joua un rôle déterminant dans sa vie et sa future inclination pour le christianisme. Élevé dans un environnement militaire et politique, Constantin montra très tôt ses capacités stratégiques et son ambition.

En 306, après la mort de son père en Bretagne, l’armée proclama Constantin Auguste à York. Ce fut le début d’une lutte acharnée pour le pouvoir dans un Empire romain fracturé, marqué par une série de guerres civiles opposant les différents prétendants au trône.

Constantin
L'empereur Constantin

La bataille du pont Milvius (312)

La bataille du pont Milvius fut un moment décisif dans l’ascension de Constantin. Opposé à Maxence, qui s'était proclamé empereur à Rome, Constantin rapporta avoir eu une vision divine avant le combat. Selon les récits, il aurait vu une croix lumineuse dans le ciel accompagnée des mots In hoc signo vinces ("Par ce signe, tu vaincras"). Inspiré par cette vision, il fit inscrire le symbole chrétien sur les boucliers de ses soldats.

La victoire éclatante de Constantin sur Maxence, qui se noya dans le Tibre, renforça son autorité et fut interprétée comme une preuve de la faveur divine. Cet événement marqua le début d’un soutien actif au christianisme.


Le soutien au christianisme

Constantin joua un rôle central dans l’essor du christianisme au sein de l’Empire romain :

  • Édit de Milan (313) : En collaboration avec Licinius, Constantin promulgua cet édit qui garantissait la liberté de culte pour toutes les religions, mettant fin aux persécutions contre les chrétiens.
  • Concile de Nicée (325) : Convoqué pour résoudre les divisions doctrinales, notamment l’arianisme, ce concile établit les bases de la théologie chrétienne et adopta le Credo de Nicée.
  • Patronage actif : Constantin finança la construction d'églises, dont la basilique Saint-Pierre à Rome, et accorda des privilèges aux clergés chrétiens.

Bien que converti au christianisme, Constantin resta un pragmatique, conservant certains rituels païens pour maintenir l’unité de l’Empire. Son baptême, effectué sur son lit de mort, symbolisa toutefois son attachement ultime à la foi chrétienne.


La fondation de Constantinople

Constantin réalisa que l’Orient, en pleine expansion économique et culturelle, représentait l’avenir de l’Empire. En 324, après avoir vaincu Licinius, son dernier rival, il entreprit de déplacer la capitale de Rome à Byzance, une ville stratégiquement située entre l’Europe et l’Asie. Rebaptisée Constantinople, cette nouvelle capitale devint le centre névralgique de l’Empire d’Orient, éclipsant progressivement Rome.

Constantinople fut magnifiquement aménagée avec des trésors artistiques rapportés de tout l’Empire. Elle symbolisait une nouvelle ère de centralisation politique et religieuse, préparant le terrain pour l’émergence de l’Empire byzantin.


L’héritage de Constantin

  1. Unification religieuse : En faisant du christianisme une religion dominante, Constantin transforma les structures sociales et politiques de l’Empire romain.
  2. Une nouvelle capitale : Constantinople devint un modèle de métropole chrétienne, jouant un rôle central dans l'histoire médiévale et moderne.
  3. Réformes administratives et économiques : Constantin consolida les bases d’un Empire centralisé et renforça son administration pour mieux gérer un territoire immense.

La fin de sa vie

En 337, Constantin, affaibli par la maladie, organisa son baptême, un acte qui renforça son image de protecteur du christianisme. Enterré dans l’église des Saints-Apôtres à Constantinople, il laissa un Empire transformé, tant politiquement que religieusement.


Conclusion

Constantin le Grand, par ses décisions audacieuses et sa vision stratégique, marqua le passage de l’Antiquité païenne à l’ère chrétienne. Ses réformes et son soutien au christianisme changèrent le cours de l’histoire, jetant les bases de la civilisation occidentale et orientale.


Sources et références

  1. Odahl, Charles M. Constantine and the Christian Empire. Routledge, 2010.
  2. Barnes, Timothy D. Constantine: Dynasty, Religion and Power in the Later Roman Empire. Wiley-Blackwell, 2014.
  3. Drake, H. A. Constantine and the Bishops: The Politics of Intolerance. Johns Hopkins University Press, 2000.
  4. Brown, Peter. The Rise of Western Christendom. Wiley-Blackwell, 2003.

Auteur : Stéphane Jeanneteau

Juin 2010

 il organisa son baptême et revêtit pour l'occasion une tunique blanche au lieu de la traditionnelle pourpre royale. Il fut enterré à Constantinople dans l'église des Apôtres, au grand dam de Rome qui attendait sa dépouille.